Dedicated to wherever music lives
Dedicated to those tired of the same old same
And dedicated to the people advancing the game
What's real is the kids who know that something's wrong
What's real is the kids who think they don't belong
What's real is the kids who have nowhere to run
Who are hiding in the shadows waiting for the sun 1
You were the sun.
Ca fait trois jours que j'essaie de rédiger un billet/tribute/épanchage-de-peine/fallait-que-je-vous-en-touche-un-mot/je-sais-même-pas-comment-tourner-ça-c'est-trop-con. Seulement, voilà, ça ne veut pas. C'est couillon, quand même, en tant qu'auteure, d'être infoutue de mettre des mots là où il faut, quand il le faut. Page blanche. Esprit en bouillie. Parce que, parfois, il y a des émotions qui restent coincées au plus profond des tripes, et qui sont bien décidées à rester piégées là, quoi qu'on fasse. Parce que ça fait des années qu'elles les agitent, et que c'est là qu'elles sont nées.
Et c'est bien bien galère de les en extirper, croyez-moi.
Il y a des gens, comme ça, qui comptent. Des inconnus, qui croisent un jour notre vie, au détour d'une note de musique, d'une image, d'un éclat de voix, et qui ne la quittent plus jamais. Il y a des gens, comme ça, 6 gars parmi des milliards, qui, d'un coup, touchent le monde entier et vous heurtent en pleine face par la même occasion, parce qu'ils ont décidé un beau matin de faire de la musique. Chester, savais-tu que, par tes paroles, par ta voix si particulière, tu toucherais autant de gens ? Te doutais-tu qu'une gamine, du fin fond de son obscurité, aurait, d'un coup, la sensation de ne plus être seule, quand elle appuyait sur "play" ? Ca aurait tout aussi bien pu ne jamais arriver, ou arriver différemment, ou me laisser indifférente, ou que sais-je encore. Les occasions ratées, les chemins qui se font et se défont, les milliers de possibilités de l'univers, on connait tous ça. Quelles étaient les probabilités ?
6 gaillards, sur des milliards.
Mais voilà, it happened.
De la musique, j'en écoute tous les jours. Elle m'est aussi vitale que l'air que je respire. Je l'insuffle dans mes romans, parce qu'écrire ne me suffit pas. Je la partage au quotidien — c'est d'ailleurs bien la seule chose que vous pourrez croiser sur mon profil Facebook. Ca tourne en boucle, en tâche de fond. TOUT. LE. TEMPS. Je dois battre le record du nombre de hauts parleurs et de lecteurs dans une maison et je dépasse la cinquantaine de playlists thématiques sur mon compte Youtube. Je classe mes CD par couleur et j'allume iTunes avant même de consulter mes mails. J'aime le silence, mais encore plus lorsqu'il révèle les premières notes d'un morceau que j'affectionne.
Mais il y a la musique et... La musique. Allez savoir pourquoi, Linkin Park, c'est là, ancré depuis toujours, ça vibre, ça résonne quelque part, bien au-delà de la raison, ça fait écho depuis plus de 17 ans. 17 putain d'années où j'étais persuadée que la lumière était éternelle, parce que partie intégrante de mon petit monde, de ma mythologie intérieure et de tout ce qui a pu se construire autour. Je n'y pensais même plus, en fait, c'était naturel. Il y a des petits bouts de LP — et de Chester — semés un peu partout dans ma vie : dans mes playlists quotidiennes, dans mes illustrations et jusque dans leurs titres, même dans ma penderie, dans mes mots de passe, dans la bande son de Pandora, dans la voiture de Graham dans Moontribe, dans la conception d'Ishsaar, sur la bannière Facebook à l'effigie d'Ensaï, dans mes oreilles les soirs de coups de blues, dans mes colères passées, dans mes peines et dans mes espoirs, dans les émotions et les souvenirs partagés avec les potes, et même dans Blinded, tiens.
Partout, tout le temps, sans défaillir.
Ca fait partie du décor, mais d'un coup, tout s'arrête. Une étoile disparaît soudain de ma constellation intérieure — et pas des moindres — et de manière tellement ironique, en plus... Sérieusement, c'était quoi, le message, là ? Tu étais bien le dernier que j'imaginais voir partir.
Je suis nulle pour rédiger des hommages. Je galère à écrire tout court, en fait. J'ai déjà du mal à trouver mes mots pour animer mes âmes errantes, alors imaginez quand il faut déballer ses tripes. Je ne suis pas une auteure, en vérité. Je ne fais que raconter des histoires, parce qu'elles sont importantes pour moi ; parce qu'elles aussi, elles sont entrées en collision avec moi et que c'est mon rôle de les transmettre, un truc comme ça. Mais si elles sont là, ces histoires, si j'ai réussi à les coucher sur papier, c'est en grande partie grâce à Linkin Park et à Chester Bennington.
Alors, Chester, où que tu sois maintenant, merci.
Merci pour ces 17 ans de musique, d'univers, de partage, de douleur criée pour nous tous alors que la tienne demeurait sourde. Merci pour ces soirées passées, les yeux fermés, à planer sur Krwlng, P5hng Me A*wy (dont je n'ai jamais réussi à écrire le titre sans vérifier sur Google avant), Session, Wake ou Roads Untraveled et pour celles à venir, dont l'ambiance ne sera plus jamais la même désormais. Merci d'avoir su trouver les mots là où les nôtres ne voulaient pas sortir. Merci pour In the End, With You, Crawling, Numb, Castle of Glass, Wretches and Kings, Wisdom Justice & Love, My December, Dedicated, Good Goodbye, Lost in the Echo, Somewhere I belong, Battle Symphony, Heavy, From the Inside, One step closer, Forgotten, Pushing me Away, High Voltage, Nobody's Listening, Papercut et puis aussi pour Walking in Circles et toutes les autres. Merci de nous avoir appris à tous, à cette génération Linkin Park des années 2000, à ne jamais baisser les bras, à trouver la lumière dans la musique alors qu'on avait parfois la sensation que tout était noir. Merci d'avoir été notre voix, mon inspiration, mon quotidien, mon étoile.
Tu as ancré des choses en moi qui ne sont pas prêtes de s'effacer. Je suis une bien piètre auteure, mais peut-être qu'un jour prochain, ce sera même encré, qui sait.
Puisses-tu avoir enfin trouvé la paix.
Rest in peace.
The sound of your voice
Painted on my memories
Even if you're not with me
I'm with you 2
#RIPChester
#LinkinPark
1. Dedicated — LP • 2. With you — LP