Moontribe fera partie du recueil de nouvelles et livre annexe Liber eX Pandora, que j'espère pouvoir publier fin 2017 (sans certitude) ou courant 2018 (déjà plus réaliste). A l'heure actuelle, l'histoire compte environ 35000 signes pour quelques 5800 mots, ce qui la rend à peu près équivalente, en longueur, à Amnesia, que vous pouvez lire en ligne, à la différence près que seul 1/3 de la nouvelle a été rédigé pour l'instant. D'ailleurs, dans un sens, Amnesia est un peu la préquelle de Moontribe.
En attendant de pouvoir partager l'intégralité du projet avec vous, je vous propose d'en découvrir un petit extrait.
"-- Comment aurais-je pu l’oublier, je souffle, davantage pour moi-même qu’à l’intention de mon amie. J’aurais dû être à sa place. — Je sais qu’elle te manque… reprend Mara [...]. Un pic de douleur, lui aussi, dissipe mes pensées et me fait bondir de mon siège. — Aïe ! Je m’écrie, réalisant qu’elle vient de m’asséner un violent coup derrière le crâne. Celle-là, je ne l’avais pas vue venir ! — Tu l’as bien mérité ! Arrête de dire des bêtises, Graham. Le passé ne peut être défait et tu ne peux revenir sur les choix de Tamrah. Tu es encore parmi nous, estime toi heureux. Alors si tu ne le fais pas pour toi, vis au moins pour elle. Mara s’apaise à nouveau et retrouve son calme. Sa main sur mon épaule m’ancre à l’instant présent. De l’autre, elle rabat ses boucles d’ébène en arrière et se gratte le cuir chevelu. La jeune femme cherche ses mots, ceux que je connais déjà… — Ce que tu as fait, aujourd’hui, c’était dangereux. Je sais. — Ca ne la ramènera pas, poursuit-elle. Je sais. Son inquiétude me touche. Je demeure pourtant silencieux. Comment lui avouer que j’ai besoin de ce danger ? Que lui seul me rend vivant ? Cela n’aurait d’autre effet que d’accroître son anxiété, et il n’est pas nécessaire que nous soyons deux à nous faire du souci. S’il y a bien une chose que je souhaite, c’est la tenir à l’écart de tout ça, de cette partie de mon être que moi-même je ne comprends pas encore très bien. Au-dessus de nos têtes, l’astre nocturne se fait plus oppressant. Ses rayons m’enveloppent et provoquent un léger picotement sur mon épiderme. Ma nuque est en sueur, le bout de mes doigts fourmille. Voilà plusieurs mois que la pleine lune a d’étranges effets sur moi, comme si mon corps tout entier répondait à son appel. Je serre les dents. Ce n’est pas le moment ! — Graham, est-ce que ça va ? S’enquit Mara, consciente de mon trouble. Je ne veux pas que le regard qu’elle me porte change. Ils sont déjà bien assez nombreux à me prendre pour un monstre. Pas elle. Surtout pas. Ma gêne dissimulée derrière mon plus beau sourire, je baisse les yeux dans sa direction et frotte ses épaules vigoureusement afin de détourner son attention. — Il commence à faire froid, tu devrais rentrer, ou tu vas attraper la mort. Excuse-moi, j’étais absorbé par mes pensées. Tamrah me manque, ce jour bien plus que tout autre, mais cette commémoration… C’est trop, pour moi. Je ne peux pas. Je m’excuse si je t’ai fait peur, tout à l’heure, ce n'était pas mon intention. Allez, file ! — Mais… Et toi ? — Ne t’inquiète pas, ça va aller, je suis un grand garçon ! Ils m’ont peut-être confisqué mon permis, mais il me reste mes deux jambes ! J’espère mon clin d’oeil convainquant. Mara me dévisage un instant, puis abdique et replie les pans de son manteau autour de sa taille avant de les nouer savamment. [...] Elle se redresse, s’immobilise face à moi. La lumière du réverbère met en valeur ses pommettes rondes et ses yeux pétillants. Imperturbable, je continue à sourire. Comment lui expliquer que, si je ne rentre pas chez moi très vite, ma présence risquerait de la mettre en danger ? La pauvre ignore tout de mes tourments, et c’est très bien ainsi. Pourvu que ça dure ! [...] Prête à prendre congé, elle dépose un baiser sur ma joue. Son souffle effleure mon oreille. - Et il faudra que tu songes à me rembourser cette caution incroyable qu’ils m’ont fait débourser pour te sortir de là, lâche-t-elle, avant de s’éloigner." |
Extrait du chapitre 3 — Non corrigé |